« Tante storie per giocare » était mon livre préféré lorsque j’étais enfant.
Dans ce livre de Gianni Rodari, chaque histoire se termine par trois fins possibles.
Trois chemins, trois hypothèses, trois manières de regarder une même situation.

Est-ce ce livre qui m’a appris à écouter les histoires que l’on me raconte en me disant :
« ce n’est qu’une version possible » ?
Qu’il existe toujours une autre issue, un autre angle, un autre final ?

Ou bien est-ce parce que j’ai toujours cru intimement qu’un récit pouvait basculer autrement que « Tante storie per giocare » était devenu mon livre préféré ?
Après tout, un récit peut toujours être pris d’un côté ou de l’autre.
Tout dépend de l’endroit où l’on se place.

C’est exactement ainsi que s’est construit mon parcours :
en explorant un lieu… puis son contraire.
Le public et le privé.
La PME et la multinationale.
L’Italie et la France.

Avec le temps, je suis sortie de la logique des oppositions.
Quand on prend de la hauteur, on accède à une vision globale :
les contraires cessent d’être des contraires,
et le monde devient plus vaste, plus nuancé, plus respirable.

Je ne crois pas à la dualité, aux raisonnements fermés, aux théories qui tranchent.
Je crois au terrain, aux feedbacks, à l’esprit d’aventure et d’exploration.
Je crois aux résultats surprenants plutôt qu’aux résultats prévisibles.

Alors…

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